Lâcher le mental

Le jour où j’ai posé ma tête, ça faisait déjà plusieurs jours que mon “petit vélo” tournait en roues libres, et ça m’épuisait. Questions, projections, doutes tournaient et viraient sans cesse dans ma tête, et plus ça allait, plus je perdais toute maîtrise. Je ne trouvais plus le bouton « off ». Mon mental était en surchauffe, tandis que je le sentais chercher désespérément à se raccrocher à quelque certitude. Bien sûr, ça ne faisait que le durcir davantage, évinçant tout espoir de m’apaiser pour y voir clair à nouveau. Je perdais pied peu à peu, complètement submergée par le flot de mes pensées et des peurs qui en jaillissait. Je n’en finissais pas de me débattre avec moi-même. J’avais perdu toute capacité de m’orienter. Je n’avais plus aucun moyen de retrouver ni sérénité, ni bon sens. Je dormais de plus en plus mal, hantée par un tourbillon de pensées de plus en plus rigides et étriquées. À mesure que les jours défilaient je sentais la pression monter, monter et la tempête intérieure gronder, gronder…

… jusqu’à ce fameux matin, où, après une nuit presque blanche, je commençais ma journée ‘au radar’, en prise avec le tourbillon déchaîné de mes pensées. Je n’en pouvais plus. Il me restait juste assez de clarté et d’énergie pour prendre conscience que tous mes gestes étaient robotisés, et pour me demander comment j’allais pouvoir assurer ma journée tellement j’étais engluée dans mon mental. Plus j’essayais de me débattre, pire c’était.

Et puis, juste au moment où je m’apprêtais à appeler pour reporter mes rendez-vous, quelque chose en moi a pris les commandes, au delà de ma volonté.

Je n’avais plus le choix. J’ai cédé toute action à mon corps ; j’ai fait quelques pas, et je me suis mise à genoux, près de la table de massage, posant là mon front épuisé. Je sentais encore quelques résistances se manifester … et j’entendais mon petit pensouillard qui commentait ce qui était en train de m’arriver : “Ah ben enfin ! Ça fait du bien ! C’est vachement paisible tout à coup. Il était temps que je lâche. Est-ce que c’est ça que les chrétiens font quand ils prient ? C’est vachement bon ! Quel soulagement !”
Puis une autre petite voix a répondu : “Chuuut… on s’en fout. Reste. Reste simplement là.” Alors, j’ai fait taire mes jugements et mes commentaires – ce n’était pas très difficile, vu mon état d’épuisement – et j’ai laissé le silence s’installer.

Une sensation de soulagement et de délassement profond commençait à se diffuser dans tout mon corps. Je sentais, dans mon front posé là, le brouhaha mental qui s’atténuait et mes pensées qui se dissolvaient, comme si la table les absorbait. Je me relâchais dans un soupire chargé de gratitude, et à cet instant, s’inscrivit dans mon corps la compréhension du terme ‘s’abandonner‘.

Dans ce simple geste, j’ai cédé. Je me suis abandonnée à tout : le chahut de mes pensées, ma vulnérabilité, mon impuissance face à mes frustrations, ma fatigue, ma lassitude… Et je me suis laissée porter. Je sentais dans mon corps, cet abandon, cet acquiescement total et sans condition. C’est étonnant combien il est ardu d’accéder à autant de simplicité. Je suis restée là plusieurs minutes, le temps de comprendre que j’avais rencontré mon centre, ma boussole, mon sage intérieur, comme jamais je ne l’avais touché.

Après ça, j’ai pu me relever, sereine et regonflée, et j’ai pu commencer mon ancrage et mon centrage pour assurer ma journée.

Plusieurs semaines plus tard, j’ai eu l’occasion de parler de ce que j’avais vécu avec ma belle-sœur, qui m’a dit que la posture que mon corps avait choisi ce matin-là, ressemble fort à une posture de yoga qui se pratique pour aider à lâcher le mental. Ça m’a fait sourire. Je n’étais pas peu fière que mon corps ait contacté cette sagesse millénaire ;P

Ce moment de grâce est à jamais gravé en moi, et il m’a inspiré de créer pour vous la méditation de la boussole intérieure. C’est une méditation guidée sur fond de chant intuitif, pour vous aider à retrouver votre centre, où règnent une paix profonde et immuable, et la souplesse et l’adaptabilité d’un roseau. Cette méditation vise à vous aider à cultiver votre ancrage et votre centrage, à repérer là où vous êtes à chaque instant, à décider là où vous voulez aller, et à rester maître de votre équilibre, en toute circonstance, quels que soient les aléas de votre environnement intérieur ou extérieur.

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