Au réveil : « Allez, lève-toi feignasse. »
Devant le miroir de la salle de bain : « Roo lala, la gueule… »
Sous la douche : « Putaiiiin, mais tu peux pas faire attention !? J’ai du savon plein les yeux ! »
Au petit déjeuner, en remplissant sa tasse un peu plus haut que le bord : « Pfff… Espèce de gourdasse ! T’en fous partout ! »
En route pour le travail, dans les bouchons : « Et voilà, je te l’avais dit, t’aurais dû te lever plus tôt. T’as vraiment une organisation de merde. »
En arrivant au travail : « T’es déjà fatiguée ? Tu rigoles, là, tu viens d’arriver. »
Au boulot, en se trompant de dossier : « T’en loupes pas une, hein. »
À la pause avec les collègues : « Oublie ces petits gâteaux, tu vas encore grossir. »
Au boulot, quand la fatigue tiraille un peu : « Bouge-toi un peu, bon sang ! À ce train-là, jamais tu n’auras fini à temps. »
Au déjeuner : « Bon, cette fois, tu ne mets pas une plombe à choisir ce que tu vas manger. »
De retour au boulot : « Pfff… encore trois heures. »
À la pause : « Oublie la pause, on n’a pas le temps si on veut finir à l’heure. »
Au boulot, devant l’écran de l’ordinateur : « Pourquoi est-ce que je m’inflige ce rythme de fou ? … Estime-toi heureuse, t’as un boulot, toi au moins. »
En rentrant du travail : « T’as encore oublié d’éteindre la lumière du couloir ce matin en partant. T’es vraiment nulle. »
En préparant le dîner : « Merde, y a plus d’échalote. Quelle abrutie, t’as oublié d’en racheter. »
Pendant la soirée, en piquant du nez sur son livre : « Raaaah ! Mais va t’coucher si t’es fatiguée au lieu de trainer ! »
Au brossage de dents : « T’as encore oublié de confirmer la résa pour les vacances. T’es vraiment tête en l’air, c’est pas possible ! »
Au coucher : « T’as intérêt à t’endormir vite si tu veux pas te traîner comme une vieille toute la journée demain, encore. »

Vous l’avez reconnue ? Cette petite voix saboteuse qui passe son temps à nous en mettre plein la tête, et à nous rabattre les oreilles de doutes et de jugements. C’est elle aussi, qui imagine le pire et qui voit tout en noir, qui nous rabâche que nous ne sommes pas assez ceci ou trop cela.

La petite voix saboteuse et tous les comportements qui s’y rattachent sont des réactions inconscientes, qui apparaissent de manière automatique, et qui prennent le contrôle sur nos pensées et nos comportements. Ces réflexes obéissent à des croyances limitantes, basées sur des peurs qui se sont installées à un moment de notre vie. Ces croyances sont le fruit de nos échecs passés et remontent à la surface régulièrement. Bizarrement, c’est toujours au moment où l’on se trouve plutôt pas mal, où on se sent bien, où on est heureux·euse, où on a envie de faire des projets, de faire de nouvelles rencontres, ou tout simplement de se lancer dans une nouvelle recette de cuisine… que notre petite voix saboteuse vient nous rappeler qu’on n’est pas à la hauteur, qu’on est maladroit·e, que le super manteau qu’on a vu en vitrine n’ira pas, de toute façon il est trop cher, qu’on ne réussira jamais, etc. La litanie peut durer comme ça un moment, au point parfois, que notre petite voix saboteuse finit par envahir notre quotidien, nous plomber le moral, interférer dans nos actions et nous paralyser à la moindre envie de pas en avant.

La petite voix saboteuse est souvent décrite comme une ennemie à abattre. Mais à ce jeu là, tout le monde perd. Rappelez-vous, cette petite voix saboteuse, elle est née parmi vos peurs. Or, la peur a pour fonction de vous maintenir en vie. Croyez-vous sincèrement que vous allez pouvoir l’écraser comme si de rien n’était ?

La première des choses pour modifier ces réflexes d’auto-sabotage et d’auto-critique, c’est d’en prendre conscience. Faire la lumière sur ces messages insidieux vous permet de reprendre la main dessus et de choisir de les contrecarrer, en laissant s’exprimer une autre petite voix, cette fois bienveillante, tendre et indulgente. Je ne vais pas vous mentir, ça demande de la pratique. Et ça tombe bien, parce qu’il y a une grande variété de possibles.

Donner un nom à sa petite voix saboteuse

Nommer sa petite voix saboteuse, c’est reconnaître son existence. Et c’est donc se donner la possibilité d’agir dessus. C’est aussi lui donner un certain degré d’affection. Serge Marquis l’appelle « Pensouillard », la mienne s’appelle Tante Gudule.

Tourner les choses en ridicule

Repérer les généralisations

Vous avez remarqué ? Jean-Micheline, elle a tendance à exagérer et à généraliser les choses. Elle est capable de dire « toujours » pour commenter quelque chose qui lui arrive pour la première fois. Et des fois, elle dit aussi « jamais » alors que ce n’est pas vrai.

Forcer le trait

Poussez le bouchon, théâtralisez, tournez les choses en ridicule. Allez-y, moquez-vous de Jean-Micheline en caricaturant ses réactions. « Ouiiiii, c’est toujours à moi qu’ça arriiiiive, j’en ai maaaaarre, faut toujours que ça tombe sur moiiiii, je sais pas ce que j’ai fait pour mériter çaaaa … ! » « Raaa, j’ai filé mon collant … mais quelle coooonne, mais c’est pas possible d’être aussi coooonne ! Putaiiiin ! Ma vie est foutuuuueu ! » Vous voyez, le truc ?
Ou alors, jouez au scénario catastrophe. « Aïe, je me suis coupée avec une enveloppe. Va falloir m’emmener à l’hôpital et m’amputer. »

Tourner les choses en ridicule permet de mettre un peu de distance vis à vis de la situation autrement dramatique, et au passage de cultiver son auto-dérision. Personnellement, c’est comme ça que j’ai acquis une profonde tendresse pour Jean-Micheline, dont j’ai souvent mis en scène le discours comme celui de la petite fille qui a peur, ou de l’adolescent·e prépubère qui vit le drame de sa vie à chaque tournant.

Le bracelet Va De Retro

Fabriquez-vous un petit bracelet avec un ou plusieurs élastiques, en réglant sa taille de sorte à pouvoir le porter au poignet sans qu’il vous fasse un garrot, et en le faisant assez solide pour pouvoir le mettre et l’enlever facilement. Vous pouvez y mettre une petite breloque, comme une perle en bois, par exemple.

Mettez votre élastique au poignet, celui que vous voulez, et à chaque fois que vous entendez la voix de Jean-Micheline, prenez votre bracelet et changez-le de bras. Si vous êtes comme moi, au début, vous risquez de changer votre bracelet de bras plusieurs fois de manière consécutive. Eh oui, quand je me rendais compte que Jean-Micheline faisait encore la maligne, je pestais … après moi. Et donc, je rechangeais de bras… Ça pouvait durer comme ça sur une série de 3 ou 4, jusqu’à ce que j’arrive à me retenir de faire « Roooo mais, t’es nulle ! »

La boîte anti-venin

Je ne vous la détaille pas ici, je vous invite à consulter le billet que j’y ai consacré en cliquant sur le lien.

L’huile essentielle de lavande aspic – Lavandula latifolia

Les bergers du Sud de la France, où la lavande aspic pousse à l’état sauvage, avaient pour habitude, lorsque leurs chiens se faisaient mordre par un serpent, de frotter des branches de lavande aspic fraîchement cueillies sur la morsure. De cette manière ils faisaient pénétrer les essences naturelles de la plante dans le sang de l’animal pour contrecarrer l’effet du venin. C’est cet héritage qui lui a donné son nom, homonyme de la vipère : la lavande aspic.

Ses puissantes propriétés anti-infectieuses et tonifiantes confèrent à la lavande aspic sa place d’huile essentielle de première urgence en cas de coupures, de brûlures, de piqûres ou encore de morsures de tout ordre. Elle porte d’ailleurs le nom du serpent aspic. Son action anti-venin s’étend à la sphère psycho-émotionnelle par le biais de son parfum.

Imbibez un mouchoir ou un inhalateur de quelques gouttes d’huile essentielle de lavande aspic et glissez-le dans votre sac. À chaque fois que vous entendez la voix de Jean-Micheline, sortez votre mouchoir ou votre inhalateur, et faites quelques respirations profondes avec l’odeur sous le nez. Les effluves de l’huile essentielle viendront chatouiller vos narines, et agiront comme un antidote sur la terrible emprise de votre esprit critique, en vous aidant à neutraliser vos pensées venimeuses.

⚠️ Attention ! ⚠️ L’huile essentielle de Lavande aspic est strictement déconseillée chez les personnes épileptiques en période d’intensité émotionnelle.

J’espère que ces quelques propositions vous aideront à rétablir un équilibre dans votre dialogue intérieur, et à créer de l’espace pour un autre discours, qui lui, consolide votre estime de vous et votre confiance en vous. C’est en musclant cette petite voix bienveillante que vous apprendrez à ne plus craindre la petite voix saboteuse et surtout, à ne plus la laisser vous manipuler. En gros, cette série de propositions sont des exercices qui vous permettent de reprendre les rênes de votre vie, en devenant responsable face à vos croyances et en redevenant acteur/actrice de votre vie.

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