Mabon célèbre l’équinoxe d’automne, qui se déroule généralement autour du 20 septembre. Selon les différentes traditions païennes, cette fête peut être assimilée à un “Thanksgiving païen” ou à une forme de “Pâques païennes”. Lors des festivals des récoltes, nos ancêtres fêtaient bien plus que la fin du travail des champs : on y célébrait l’aptitude à survivre à l’hiver, grâce aux vivres obtenus lors des récoltes, mais aussi aux sacrifices qui devaient être faits pour survivre aux mois stériles qui s’annoncent. L’heure n’était plus à l’abondance mais aux choix rationnels, afin de subsister à la raréfaction de nourriture durant la période froide. On ne consommait que le stricte nécessaire, et on éliminait le superflu.

Même si nous sommes loin des enjeux auxquels nos ancêtres étaient confrontés, nous demeurons dépendants de l’agriculture pour nous nourrir. Portons notre reconnaissance aux paysan·es de la planète toute entière, qui suent sang et eau pour nous permettre de garnir nos assiettes de toutes sortes de victuailles, sans qu’on ait d’autre effort à faire que d’aller jusqu’aux étales où les produits sont joliment exposés.

Mabon marque aussi le temps de l’équinoxe. Comme au printemps dernier, les hémisphères nord et sud de la Terre reçoivent la même quantité de lumière, et le jour et la nuit arrivent à l’équilibre. C’est un bon moment pour réfléchir à l’équilibre des forces dans nos vies. Posons-nous un moment et prenons ce temps pour évaluer ce que nous avons vécu ces derniers mois. Ce qui a été satisfaisant, agréable, nourrissant, et ce qui a été plombant, fatigant, décevant…

Puisque Mabon marque la fin de l’année païenne, c’est le bon moment pour se défaire des choses qui ne sont plus utiles. On peut pratiquer des rituels pour réduire ou mettre un terme à de vieilles habitudes, méditer sur ce qu’on souhaite lâcher, sur ce qu’on a à laisser mourir en soi, et exprimer sa gratitude pour les choses – grandes et petites – qui nous comblent et nous mettent en joie.

Histoire et traditions

Si Mabon est un ajout moderne aux célébrations des moissons, du sacrifice et de la survie, différents mythes anciens mettant en scène un dieu mourant sont liés à ce moment de l’année. La mort de ces dieux est une allégorie du cycle agricole et de celui des moissons. C’est le cas des dieux grec Dionysos et babylonien Tammuz, qui meurent en automne et renaissent au printemps.

C’est Aidan Kelly, un universitaire américain et personnage influent de la religion Wicca, qui baptisa cette fête Mabon. Les rites de cette célébration Wiccane sont largement inspirés par les Mystères d’Éleusis de la Grèce antique, qui consistaient en des rites sacrés qui se tenaient durant plusieurs jours, aux alentours de l’équinoxe d’automne. Ces rituels étaient traditionnellement consacrés à Perséphone et à sa mère Déméter, mais aussi à Hadès et à Dionysos, quatre divinités intimement mêlées à la vie de la terre et de la végétation, ainsi qu’à la notion de sacrifice.

Afin de préserver l’homogénéité des consonances celtiques des huit fêtes de la Roue de l’Année, Aidan Kelly choisit de nommer la fête de l’équinoxe d’automne d’après le conte celte de Mabon ap Modron (“fils divin d’une divine mère”). Ce mythe partage avec celui de Perséphone, l’histoire d’un enfant arraché à sa mère, qui provoque la mort de la végétation en signe de désolation, et dont le retour sur terre permet à la nature de reprendre vie.

Les travaux des champs étant les plus importants et les plus rudes durant la période des moissons et des récoltes, les journées étaient ponctuées de jeux, qui permettait de s’offrir quelque récréation avant de reprendre sa tâche. L’Église permit le maintien des festivités au temps des moissons, en les expurgeant de leurs éléments païens et en les associant à des saints. Par exemple, la Saint Michel est encore célébrée le 29 septembre dans certaines contrées … D’anciens rituels ont parfois été déguisés sous l’apparence de jeux, souvent sur le thème d’un esprit du blé qui pouvait accorder de bonnes ou de mauvaises récoltes pour l’avenir.

Outre les célébrations des moissons, Mabon est également une fête plus subtile, mettant en lumière l’inéluctabilité de la mort, et la notion de sacrifice et de bien commun. Que ce soit allégorique ou symbolique, chaque année, une figure de chef (la divinité ou l’un de ses symboles) se doit de perdre la vie pour permettre à son peuple de survivre. Qu’il s’agisse d’Osiris, de Dionysos, du roi Arthur ou de Jésus Christ, dans la majorité des croyances humaines on peut retrouver une figure de meneur qui se sacrifie pour la survie de son peuple. Mabon et les fêtes des moissons plus anciennes revêtent donc souvent aussi une part de deuil. En Grèce antique, on entonnait des chants funèbres en moissonnant ; en Égypte, le moissonneur coupait les premiers épis avant de se battre la poitrine en signe de deuil ; et les fermiers allemands associaient souvent le temps de la moisson à la mort. Les fermiers européens de l’époque préindustrielle incluaient encore certains de ces rituels dans leurs travaux des champs.

Après l’équilibre entre le jour et la nuit, à l’équinoxe d’automne, la bascule se fait en faveur de l’obscurité. Mabon marque en effet le temps de la transition vers la période sombre et la fin des jours faciles et abondants de l’été. Cette période nous rappelle que la vie est précieuse et qu’il faut la chérir et la préserver.

Chez les Celtes

D’après Aidan Kelly, les Trous d’Aubrey découverts sur le site de Stonehenge attesteraient du fait que les Celtes officiaient des rites pour célébrer l’équinoxe d’automne.

Chez les Grecs

Les anciens grecs célébraient les Mystères d’Éleusis, qui seraient la synthèse entre la tradition de rites secrets et des éléments d’une religion populaire paysanne, issue d’un culte agraire. Ces rites duraient neuf jours, d’après la durée de l’errance de Déméter à la recherche de sa fille.

L’aspect principal de ce culte se construisait autour de la culture du blé et de son cycle de vie-mort-renaissance. Tous les initiés préservaient les secrets de la religion et croyaient qu’ils connaîtraient eux aussi une vie après la mort grâce à leur initiation à ces mystères.

Le mythe de Mabon

Mabon, dont le nom complet est Mabon ap Modron, qui signifie le “fils divin d’une divine mère”, est l’enfant de la déesse, Terre-mère des gallois, Modron, fille d’Afallach et de Mellt. Il est le dieu de la chasse, de la jeunesse et de la fertilité.

Trois jours après sa naissance (ou trois ans selon les écrits), Mabon est enlevé à sa mère, et séquestré dans l’Annwvyn l’Autre Monde des Celtes. Il est retenu prisionnier à Caer Loyw, une île au milieu de la rivière, jusqu’à ce qu’il soit délivré par Cei et Bedwyr.

Présenté comme un “homme primordial”, Mabon est un médiateur entre les dieux et les hommes ; son séjour dans l’Annwvyn lui a conféré la jeunesse perpétuelle.

Le mythe de Perséphone

Perséphone, fille de Zeus et de Déméter, déesse des récoltes et de la moisson, fut enlevée par son oncle Hadès, qui, séduit par la beauté de la jeune femme, décida de l’enlever et d’en faire sa reine. Déméter partit à la recherche de sa fille unique pendant neuf jours et neuf nuits, et refusa de laisser pousser quoi que ce soit sur Terre tant qu’Hadès ne lui aurait pas rendu sa fille.Perséphone ayant néanmoins partagé la nourriture des morts en mangeant six grains de grenade, elle ne put plus regagner le monde des vivants. Déméter ne pouvant s’y résoudre, Zeus et son messager Hermès négocièrent une libération partielle de Perséphone afin d’éviter de provoquer une famine sur Terre. Il fut ainsi entendu que Perséphone reviendrait auprès de sa mère à chaque printemps et repartirait en automne pour régner sur le royaume des morts auprès d’Hadès. Cette histoire permet de mettre en lumière l’importance qu’ont toujours accordé les populations aux cycles naturels marqués par les équinoxes.

Les symboles de Mabon

La dernière gerbe

La période de l’équinoxe d’automne marque l’achèvement des récoltes commencées à Lugnasad. Dans beaucoup de contrées celtiques, la dernière gerbe coupée était d’ailleurs façonnée en forme de poupée, appelée cailleac (vieille femme en gaélique), la Mère du blé ou la Reine des récoltes.

À la fin des célébrations, la poupée était remise jusqu’aux prochaines semailles au fermier ayant eu la plus faible récolte, en guise de porte-bonheur.

Le cerf

L’équinoxe d’automne ouvrant la saison de la chasse, le cerf est un symbole important de Mabon. C’est aussi à cette période que les grands cervidés se font la cour. Le brame du cerf est iconique des plus grandes forêts d’Europe à l’automne.

Munissez-vous d’une lampe frontale pour vous frayer un chemin dans la forêt, et avancez à pas feutrés, dans le plus grand des silences, pour espérer entendre le son des bois qui s’entrechoquent, et le chant mélancolique du roi de la forêt qui séduit sa biche.

Pour celles et ceux qui l’apprécient, vous pouvez cuisiner la viande de cerf ou de chevreuil avec des myrtilles ou avec des cèpes, des girolles ou encore des morilles.

La pomme

Mabon est une fête associée à la pomme, que l’on récolte abondamment à cette période. Les fêtes et festivals de la pomme ou du cidre battent leur plein à cette saison, ainsi que celles des vendanges. C’est la bonne période pour ressortir vos recettes de crumbles, tartes et compotes, qui ne manqueront pas de parfumer délicieusement votre maison.

Dans le plupart des mythologies, la pomme est un gage d’amour, de fécondité et d’unité. Elle représente l’équilibre parfait entre le principe masculin et le principe féminin.

La corne d’abondance

La mythologie grecque raconte que, depuis qu’une pythie lui avait prédit qu’un jour il serait détrôné par l’un d’entre eux, Chronos dévorait ses enfants les uns après les autres. À la naissance de Zeus, Rhéa enveloppa une pierre avec les langes de l’enfant pour la donner à son époux Chronos qui la goba toute crue. Puis elle confia son fils à la chèvre Amalthée, afin de lui assurer sa survie.

Un jour, Zeus cassa une des cornes de sa nourrice. Plus tard, pour se faire pardonner, il donna à cette corne le pouvoir d’abonder de fleurs et de fruits. Cette “corne d’abondance” représente ainsi la richesse et la fécondité.

On retrouve également la corne d’abondance dans les représentations du dieu gaulois Cernunnos, appelé aussi le “dieu cornu”.

Représentée le plus souvent regorgeant de fruits, mais aussi de lait, de miel et d’autres aliments doux et sucrés, la corne d’abondance est synonyme de source inépuisable de bienfaits. Elle est également associée à la prudence, qui est à la source de l’abondance de vivres durant toute la saison froide.

La saison de Mabon regorgeant de fruits et de légumes qui permettront de subsister tout l’hiver, elle est associée à ce symbole d’opulence.

L’oie

L’oie sauvage est un symbole fort du rythme des saisons, car comme le soleil, elle apparaît dans le ciel au printemps et disparaît à l’automne. Je me souviens, petite, des envolées majestueuses des oies sauvages qui s’élançaient pour leur migration.

Dédiées à plusieurs divinités de la foisonnante mythologie égyptienne, les oies étaient déjà élevées en vastes troupeaux dans les dépendances des temples, et régulièrement consommées pas les Égyptiens.

L’oie rôtie fut le grand plat des tables riches du Moyen Age, époque où l’on aimait servir sur les tables nobles les oiseaux en majesté. L’oie est restée un plat de fête en Alsace, en Allemagne et dans tout l’est et le nord de l’Europe. Ailleurs, elle a été supplantée par la dinde américaine. Bien que l’oie ne soit plus guère servie à nos repas de fêtes, elle est toujours présente sur nos tables, sous forme de foie gras et de confits. Cela peut vous donner des idées pour le menu du festin de Mabon.

Surfer sur l’énergie de Mabon

Nos calendriers attendent le jour de l’équinoxe pour proclamer le début de l’automne, mais du point de vue astronomique et agraire, l’équinoxe est en fait le point culminant de la saison. En effet, nous sommes entré·es dans l’automne aux alentours de Lugnasad, la fête des moissons et des premières récoltes. Depuis, jour après jour, la ronde du temps dépose des indices de plus en plus évidents de notre plongée dans les douceurs de l’automne.

Mabon célèbre donc l’apogée de la saison de l’automne. Voilà déjà quelques semaines que les écureuils s’affairent à préparer leurs provisions pour l’hiver, et qu’on remet une petite laine lorsque le soleil est de l’autre côté de l’horizon. L’air qui se rafraîchit et la brume qui enveloppe nos chaumières endormies insufflent en nous des envies de cocooning. C’est l’époque où l’on se réjouit d’entendre l’âtre faire tinter ses premiers crépitements, et où l’on sirote avec gourmandise les premières tisanes et chocolats chauds. Les arbres se parent de couleurs flamboyantes, la terre se fait humide et l’herbe reverdit pour la toute dernière fois avant la plongée dans l’hiver. Le temps des récoltes s’achève, voici celui de l’abondance. La nature regorge de courges en tous genres, de pommes, de poires, de noix, de noisettes, d’amandes, de champignons, de châtaignes, de prunelles et de cenelles d’aubépine, qui feront la joie des gourmand·es.

Cette période de l’année nous confronte à un anachronisme certain : tandis que le Soleil continue de perdre de son ardeur et que la Terre se prépare à son sommeil, nous, les humains, avons repris le chemin de l’école, du travail et des activités sportives et créatives. Nous avons redémarré la machine après l’été, alors que le grand Yang est en déclin, et que le moment est venu d’accueillir le retour du grand Yin et de ralentir notre rythme.

Comment se préserver en tant qu’être humain, dans un monde de fourmis dans lequel le “faire” en continu est devenu incontournable ? Prenons le temps “d’être”. C’est la seule manière d’équilibrer la balance. Prendre le temps d’être cigale nous ressource en profondeur, et nous aide à maintenir notre performance. Appuyons-nous sur l’énergie de Mabon, et favorisons l’équilibre être/faire, en intégrant dans nos habitudes des temps de contemplation, de réflexion et d’introspection. Allons marcher en plein air, et profitons des températures encore clémentes pour quitter nos chaussures et mettre nos pieds en contact direct avec la terre. Intégrons des pratiques ressourçantes dans nos habitudes : relaxations express, micro-siestes, cohérence cardiaque, pleine conscience, Qi gong, auto-massages… les pistes ne manquent pas.

Faire le bilan

L’énergie de l’automne est liée à celle du printemps, qui parlait de projets, d’espoirs, de confiance, et d’intuition. Les saisons passent et nous voici, à présent, dans une énergie d’expertise et d’anticipation, de ramassage et de rendement.

À l’équinoxe, on se trouve à un point d’équilibre entre l’été et l’automne, et entre la lumière et l’obscurité. C’est un bon moment pour réfléchir à l’équilibre des forces dans nos vies. Posons-nous un moment et prenons ce temps pour évaluer ce que nous avons vécu ces derniers mois. Ce qui a été satisfaisant, agréable, nourrissant, et ce qui a été plombant, fatigant, décevant…

Voici deux trames de questions pour vous aider à réaliser votre bilan :

Bilan accomplissements

Qu’est-ce que j’ai semé dans ma vie au printemps (Imbolc et Ostara) ?
Bon ou mauvais, que suis-je en train d’en récolter ?
S’il y a eu des écueils sur le chemin, que m’ont-ils appris ?
Quels enseignements puis-je tirer des bonnes choses que je suis en train de récolter en ce moment ?

Prenez le temps de vraiment réfléchir à ces questions, et songez à ce que vous avez accompli cette année.

Bilan équilibre, hygiène de vie

Vous pouvez décliner ces questions à loisir, pour faire le point sur votre vie et réajuster votre tir le cas échéant.

Désencombrer, engranger et restaurer l’équilibre

Les anciens chinois ont associé l’automne au principe du Métal, lui-même rattaché à l’énergie du Poumon et du Gros Intestin. L’énergie de Mabon porte un mouvement d’intériorisation, mais aussi la signature du sabre, qui coupe, qui tranche, qui sépare, qui élimine. Le Poumon et le Gros Intestin sont un couple d’énergies reliées à notre sens du territoire. Ils assurent l’équilibre d’une partie de notre système immunitaire, délimitent la frontière entre soi et l’extérieur, et nous débarrassent de nos déchets (CO2, selles).

L’énergie retourne vers les profondeurs, la sève commence à descendre vers les racines des végétaux, et ce qu’on ne récolte pas meurt. Anticipation et préparation sont des composantes clés de l’énergie de Mabon, qui invite à faire des choix pragmatiques. Non seulement la saison est favorable au rangement et au nettoyage dans nos placards, mais aussi dans nos organes, nos émotions, et même nos comportements.

Ranger et libérer l’espace

Le temps de plus en plus froid nous conduit à vivre davantage à l’intérieur, et il vaut mieux éviter de s’encombrer avec ce qui nous assombrit l’esprit. L’idée est de faire de la place, et de s’aménager un espace confortable, ressourçant et apaisant, que ce soit dans notre tête, dans notre corps, ou dans notre maison. Celles et ceux qui ont habituellement du mal à faire des choix se sentiront peut-être plus à l’aise pour trancher dans le vif.

Dans l’esprit de se désencombrer, c’est le bon moment pour débarrasser, vider, ranger, nettoyer, purifier votre lieu de vie pour le rendre plus sain et accueillant. Souvenez-vous que toute surcharge est un piège à énergie stagnante, et à l’approche de l’hiver, mieux vaut vous préparer un espace qui respire. Par exemple, profitez de ranger votre garde-robe d’été et de sortir celle d’hiver pour trier vos vêtements, et faire du vide. Rappelez vous qu’il se passe une foule de choses dans les profondeurs de l’hiver. Le vide apparent est un vivier de créativité, il est important de laisser de l’espace pour la laisser s’exprimer.

Faire une cure de drainage

Vous pouvez également profiter de cette période pour faire une cure de drainage doux, afin de désintoxiquer, reminéraliser et dynamiser votre organisme. Ce temps de retour à l’équilibre est en effet idéal pour se nettoyer après les excès de l’été, et pour faire de la place pour ceux des fêtes de fin d’année.

L’automne étant une période d’énergie descendante, la cure doit se réaliser en douceur, et être l’occasion de faire le plein d’énergie pour préparer l’hiver.

Pour réaliser une bonne détoxination, veillez à un bon réglage alimentaire. Profitez de l’abondance sur les étales des marchés pour faire le plein de produits frais, locaux et de saison, et cuisinez des plats sains et légers pour vous aider à restaurer votre équilibre. Privilégiez une alimentation de qualité biologique et buvez beaucoup d’eau.

Pratiquez une activité physique quotidienne. Il vous faudra faire plus d’exercice que les 30 minutes de marche recommandées par l’OMS, afin de solliciter vos organes émonctoires efficacement. Allez marcher en forêt, et profitez de baigner dans cette ambiance feutrée des journées d’automne. Pourquoi ne pas en profiter pour faire un peu de cueillette sauvage ? C’est la saison des noisettes et des châtaignes.

Veillez également à la qualité de votre sommeil, qui joue un rôle prépondérant dans votre santé. Prenez l’habitude de vous coucher 30 minutes à 1h plus tôt que durant la saison claire.

Prenez du temps pour vous. La cure de drainage sollicite l’organisme, il est préférable de la faire à un moment où vous avez le loisir de ralentir votre rythme et de prendre du temps pour vous, et de favoriser les moments de détente et de repos. Profitez-en pour privilégier les pratiques de respiration et les soins du corps (gommages, masques, etc.)

Enfin, vous pouvez vous aider avec de l’argile et/ou des plantes dépuratives, comme la bardane, le radis noir, le chardon marie, l’ortie, le romarin, etc. Pour plus d’informations sur le drainage détox, lisez l’article que j’y ai consacré.

Déblayer les vieilles émotions restées coincées

Pour restaurer son équilibre, il peut être nécessaire de se défaire de vieilles émotions, qui nous empêchent de nous enrichir de nouvelles. Rappelons-nous qu’une émotion est sensée être seulement de passage. Qu’il s’agisse d’une joie, d’une colère, d’une peine ou encore d’un regret, les émotions peuvent devenir encombrantes, voire blessantes si elles ne sont pas vécues. Il existe toutes sortes d’actes symboliques pour nous aider à nettoyer l’espace de notre cœur.

Un exercice que je trouve très aidant lorsqu’on parle de retrouver de l’équilibre, c’est l’ancrage. Toute pratique d’ancrage permet de se délester des énergies négatives. Si ça vous parle, vous pouvez donner votre surcharge à la terre, qui la neutralisera et la recyclera à bon escient. Marcher pieds nus dans la nature est une de mes activités préférées. Après un moment passé en contact direct avec la terre, au milieu de la végétation, je repars plus sereine, plus légère et plus joyeuse.

Mettre en place de nouvelles habitudes

Comme on sépare le bon grain de l’ivraie, à l’automne, on fait le tri parmi nos comportements, nos habitudes et nos relations. On “engrange” ce qui a été satisfaisant, agréable et enrichissant, afin de pouvoir s’en nourrir durant l’hiver, mais aussi pour le ressemer dès le printemps prochain. Au contraire, on laisse tomber au sol tout ce qui est “pourri” – tout ce qui a été plombant, fatigant et décevant – et on s’allège, pour se préparer à l’hiver.

Même si Mabon nous ouvre un espace-temps propice au changement, gardez à l’esprit que, pour que ces changements soient durables, il vous faut les rendre digestes. En effet, pour maintenir vos efforts dans la durée, l’intégration de nouvelles habitudes va vous demander des efforts répétés. Voilà pourquoi je vous conseille vivement de commencer petit. Cela vous permettra, jour après jour, d’installer de nouveaux comportements. La répétition est la clé de la création et la consolidation des auto-routes neuronales qui conduisent à des changements pérennes. Appuyez-vous sur la règle des 4P : quel est le Plus Petit Pas Possible que vous pouvez mettre en place maintenant ? Puis, une fois que vous serez à l’aise avec cette petite habitude, vous pourrez aller plus loin.

Faire des activités lentes

Aux temps jadis, l’équinoxe d’automne marquait aussi le début des activités hivernales, telles que le filage et le tissage de la laine. Si vous n’êtes pas branché·e tricot, couture ou broderie, peut-être préférerez-vous les puzzles, les jeux de société ou encore d’autres activités manuelles comme le modelage, le dessin ou la peinture, ou encore la sculpture ou le travail du bois. Profitez de passer du temps au rythme de la saison, pour bénéficier des richesse de l’énergie Yin dans laquelle nous baignons tous·tes.

Rendre grâce

Voici venu le temps de la récompense du travail de la terre. C’est la promesse accomplie des jours de printemps et d’été. C’est un moment d’émerveillement et de gratitude pour les dons que Dame Nature répand sur nous.

Même si elle n’est pas réservée à ces seules occasions, la gratitude est une dimension primordiale à toute fête des récoltes qui se respecte. Mabon est une période de l’année où l’on trouve sur les étales de marché une abondance de fruits et de légumes juteux et sucrés, qui garniront nos assiettes durant toute la saison sombre. Portons notre reconnaissance à tous les paysans de la planète, qui œuvrent chaque jour pour nous faire profiter de l’abondance généreuse de la terre.

De la même manière, soyons reconnaissant·es pour le travail que nous avons accompli durant l’année, pour le chemin parcouru et les obstacles franchis. Vous pouvez consigner ces réflexions dans un carnet, auquel vous référer pour remettre du vent dans vos voiles.

Des recherches ont montré que, de façon globale, cultiver une attitude de gratitude favorise un meilleur équilibre hormonal, une meilleure capacité de relaxation, et une meilleure fonction immunitaire. 20 minutes par jour de gratitude suffisent pour donner un coup de boost à nos défenses naturelles, alors pourquoi se priver ?

Décorer sa maison pour ramener la lumière et la chaleur à l’intérieur

Dans certaines contrées, on célèbre la fête de Saint Michel le 29 septembre, qui traditionnellement, était le premier jour où l’on ramenait la lumière artificielle à l’intérieur. Bougies et lampes à huile ont longtemps été trop chères pour qu’on en fasse usage durant les mois plus lumineux. Alors, le soir de la Saint Michel, il est de coutume d’allumer les premières bougies, et de festoyer autour de l’oie de la Saint Michel, que l’on rôtit à la manière de la dinde de Thanksgiving nord-américaine. Avis aux amateur·trices de bougies et photophores, c’est le moment de déployer votre arsenal de cire, et de dégainer vos briquets !

Peut-être n’avez-vous pas complété votre liste des choses à faire avant l’hiver. Faites-les maintenant, pendant qu’il reste encore un peu de temps. Disposez dans vos pièces à vivre des petits totems associés à ces souvenirs joyeux, pour vous les remémorer à chaque fois que vous poserez votre regard dessus durant les mois les plus sombres.

Vous pouvez également rassembler les photos que vous avez faites durant vos vacances d’été, et les disposer dans un album photo ou un album de créacollage (c’est comme ça que nos amis canadiens traduisent le scrapbooking), que vous pourrez consulter lorsque les jours maussades et pluvieux de novembre toqueront à la porte.

Selon moi, décorer sa maison est une des manières les plus faciles de célébrer les fêtes de la Roue de l’Année. Pour Mabon, on décorera la maison aux couleurs de l’automne, bien sûr ! Vous me connaissez, j’aime particulièrement glaner des éléments dans la nature, à l’occasion d’une promenade. Pour cet automne, j’ai envie d’inviter dans mon intérieur des fleurs fraîches et des fleurs séchées, ainsi que des pommes de pin, des glands et quelques branches d’aubépine. Peut-être même que j’irai faire un saut au marché, pour y acheter un bouquet de chrysanthèmes coupés, pour apporter une touche de peps. Et peut-être même que je préparerai des feuilles cirées, qui sont du plus bel effet dans une composition d’automne. Enfin, j’ajouterai quelques bougies ici et là.

Et vous, comment allez-vous décorer votre maison pour accueillir l’automne ? Partagez vos idées en commentaire.

Pour les personnes qui veulent mettre encore plus de sens dans leur décoration, voici une liste non exhaustive des symboliques associées à la période de Mabon :

les couleurs

Brun : chance, énergies de la terre, équilibre, fertilité, protection, santé
Jaune : bonheur, créativité, énergies solaires, lumière, optimisme
Orange : action, chaleur, chance, équilibre, gentillesse, optimisme
Rouge : action, changement, transformation, fertilité, passion, protection, sagesse
Vert : amour, croissance, fertilité, générosité, guérison, harmonie, renaissance

les végétaux

Achillée Millefeuille : amitié, guérison, protection
Calendula (souci) : guérison, chasse les soucis, paix, protection
Chêne : force, noblesse du cœur, persévérance, protection, sagesse, santé
Chrysanthème : bonne humeur, félicité, paix, transformation
Échinacée : guérison, renforcement
Érable : abondance, amour, équilibre, prospérité
Frêne : prospérité, santé, protection
Glands : prospérité, chance, fertilité, protection, santé
Hysope : guérison, purification
Laurier : victoire, protection, liens, magie des rêves
Lierre : attachement, attraction, amour, présages, protection
Myrrhe : cicatrisation, guérison, purification, sens du sacrifice
Noisetier : abondance, fertilité, protection, perception subtile, clarté, sagesse, souplesse d’esprit, générosité
Œuillet : bien-être, calme, guérison, vision nocturne
Pommier : énergie nourricière, abondance, amour, force, beauté, intuition, inspiration
Sauge : protection, purification, sagesse, spiritualité
Sceau de Salomon : protection, purification
Sureau : guérison,prospérité, sommeil
Tabac : lien avec les ancêtres, lien avec la terre, guérison, purification
Tournesol : énergies solaires, sagesse, spiritualité

NB : il va de soi que si ces éléments ont une autre signification pour vous, c’est votre symbolique personnelle qui prime ! La force d’un symbole réside dans le sens qu’on lui donne. N’accordez d’importance qu’à ce qui a du sens pour vous.

Récolter et faire ses provisions

récolter les pommes et les poires

C’est le moment d’aller cueillir des pommes dans les vergers et de faire un stock de vitamines avant l’hiver. Trouvez les producteur·trices qui proposent la vente à la cueillette, ou celles et ceux qui demandent un coup de main pour la récolte, en échange de quelques cageots remplis de royal gala, reines des reinettes et arlet. En veillant à ce qu’elles ne soient pas touchés par les maladies ou les piqûres d’insectes, les pommes et les poires se conservent à la cave jusqu’au mois d’avril.

faire les vendanges

Même si la récolte du raisin se fait mécaniquement dans de nombreux vignobles, la récolte manuelle persiste pour les grands crus, mais aussi chez certains “petits” vignerons engagés dans une démarche de respect du vivant. Que ce soit dans le Bordelais, la Bourgogne, mais aussi le Languedoc, la Savoie, l’Alsace, la Provence ou le Sud-Ouest, vous trouverez forcément de quoi vous occuper ! Généralement, les vendangeur·euses débutant·es sont accepté·es.

C’est un bon plan lorsqu’on est étudiant·e, et que l’on cherche à renflouer son compte en banque en quelques jours avant la rentrée. Surtout si vous aimez travailler au grand air et faire de belles rencontres.

cueillir sauvage

Si vous êtes plutôt un·e amateur·trice de cueillette sauvage, c’est le bon moment pour partir en quête de champignons, de châtaignes, de prunelles, de cenelles d’aubépine et de cynorrhodons pour en faire de délicieuses préparations vitaminées, qui aideront à traverser la saison sombre. Sans oublier les pommiers et les vignes laissés à l’abandon (à condition de bien s’assurer qu’ils sont effectivement à l’abandon). Je vous conseille de vous renseigner sur les règles du glanage dans votre secteur, pour vous éviter tout problème, et n’oubliez pas les règles de la cueillette sauvage.

Organiser un repas entre amis ou en famille

Le partage d’un repas avec des gens qu’on aime est toujours l’occasion de prendre un bain de joie, d’amour et de générosité. Il reste quelques journées de beau temps, qui donnent l’occasion de préparer un feu pour y cuisiner quelques grillades. Maïs grillé, pommes de terre et patates douces, ou encore saumon cuits en papillote dans les braises sont des mets de choix. Mais les aubergines et courgettes marinées, ainsi que les cuisses de poulet au paprika sont aussi des favoris. Et en dessert, les pommes rôties à la braise, c’est un must pour honorer le fruit emblématique de Mabon. Pour l’apéritif, pourquoi ne pas préparer un jus de pomme chaud ? C’est une boisson des plus divines, au bon goût d’épices réconfortantes.

Vous pouvez agrémenter ce moment d’activités à partager, comme la réalisation d’une œuvre végétale éphémère, ou encore improviser un bœuf musical. Vous pouvez aussi préparer des rondelles de pommes assez épaisses et un petit bol de graines de tournesol, et demander à vos convives de penser à des choses pour lesquelles ils/elles sont reconnaissant·es. Pour chaque chose, chacun·e peut planter une graine de tournesol dans la rondelle de pomme. Mettez les pommes aux graines de tournesol dans un coin du jardin ou d’un balcon, en guise d’offrande à Mère Nature et ses petites créatures.

Prendre le temps de la contemplation

Selon moi, c’est dans la forêt qu’on peut se plonger le mieux dans l’ambiance de l’automne. Promenez-vous dans les bois et déployez vos antennes, pour percevoir les délices de cette ambiance feutrée, au parfum de nostalgie. Avec le retour de l’humidité, qui transporte de nombreux parfums, c’est une merveilleuse période pour tendre vos narines et sentir … la mousse toute douce, l’humus tendre et souple, les sapins et les épicéas enivrants, les champignons délicats. Goûtez l’humidité de l’air, et sentez comment le sol humide amortit vos pas ; sentez le vent frais glisser sur votre visage. Écoutez le son des feuilles mortes qui craquellent sous vos pas ; entendez le concerto des oiseaux et l’aboiement des renards et des chevreuils dans la forêt ; écoutez comment le son de votre voix porte davantage lorsque les arbres se dénudent. Voyez les couleurs chaudes des feuilles d’automne, qui se mêlent au vert profond des végétaux aux feuilles persistantes ; observez la lumière dorée qui teinte les herbes folles sur le bord des chemins ; soyez à l’affût des passages furtifs des écureuils qui font le plein de nourriture avant l’hiver…

Joyeuses fêtes de Mabon !

Sources
· Rajchel, D. (2017). Mabon. Éditions Danaé
· https://bjarken.fr/histoire-sabbat-mabon-equinoxe-automne-et-fete-moissons/
· https://www.canalacademies.com/emissions/les-chroniques/histoire-et-gastronomie-la-chronique-de-jean-vitaux/loie-de-la-saint-michel-29-septembre-a-la-saint-martin-11-novembre
· The Witches’ Cookery. (2021). How to celebrate Mabon | Ideas & Rituals for the Autumn Equinox. YouTube. https://youtu.be/09n0CcQKqDY
· The Witches’ Cookery. (2020). Celebrate MABON with me | What to do for autumn equinox | WITCHY VLOG. YouTube. https://youtu.be/txx9ncD6_QI

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