Dans le cycle de la roue de l’année, c’est Beltane qui marque le début de l’été. La fête de Litha, elle, célèbre son apogée. L’énergie solaire Yang est vécue comme une énergie d’amour, qui baigne la terre de lumière et de chaleur, et qui permet à tout ce qui vit de croître et de s’épanouir. On se réjouit de la fertilité de la terre qui nous nourrit, et l’on se régale de fruits et de légumes gorgés de soleil. Le gazouillis des oiseaux se mêle aux rires des enfants, qui s’éclaboussent dans les jets d’eau, et s’émerveillent à la vue d’un arc en ciel. Certain·es devinent la présence des fées dans la corolle des fleurs encore en boutons. On profite des journées plus longues, durant lesquelles on peut veiller plus tard et se lever plus tôt, sans ressentir ni fatigue, ni lassitude. Le solstice d’été est le moment de l’année où la luminosité arrive à son point culminant, et c’est justement parce que ce temps marque l’apogée de l’énergie solaire que Litha est célébré comme une fête du feu.

Nos ancêtres délaissaient leurs activités pour aller en pèlerinage à des sources d’eau sacrées, et allumer de grands feux, autour desquels on dansait et festoyait depuis l’aube du solstice, jusqu’au lever du soleil le jour suivant. Durant cette veillée, les druides brûlaient des herbes et des bois sacrés. Inspirés par la croissance dynamique de la nature environnante, on fête la fertilité, l’abondance, la prospérité, la réussite et la fortune.

Cette dimension festive, joyeuse et abondante a perduré jusqu’à nos jours, où dans certaines campagnes, on allume encore de grands feux de joie, pour la fête de la Saint Jean.

Et puisque tout ce qui est dedans est comme tout ce qui est dehors, c’est un moment propice pour célébrer toutes les choses qui se développent dans nos vies. Comme les belles fleurs qui se transforment en fruits, voyons comment mûrissent nos idées, notre travail, nos projets, nos désirs, mais aussi nos relations à nous-mêmes et aux autres, gorgés de l’amour avec lequel nous les nourrissons. C’est donc le temps de célébrer l’abondance, et de nous réjouir de ce qui prospère dans notre vie.

Histoire et traditions

Le mot solstice est issu du latin sol, qui signifie “soleil” et sistere, qui signifie “se tenir, s’arrêter”. À l’époque des solstices, le Soleil paraît être immobile dans le ciel. Les jours avoisinant le solstice d’été sont les plus longs de l’année. Historiquement, le solstice d’été a été célébré dans virtuellement toutes les cultures du monde, à un moment ou à un autre. Les Grecs, les Romains, les Celtes, les Scandinaves, Les Aztèques et les Juifs ont tous célébré à leur manière le jour le plus long de l’année, avec leurs dieux respectifs.

La vie de nos ancêtres était largement agricole et pastorale, et la survie dépendait complètement du cycle des saisons. La plupart des anciennes fêtes sont centrées sur le cycle de la croissance et de la récolte ; le temps de planter les graines, de s’occuper des cultures, de récolter, puis de se reposer pendant le silence de l’hiver et d’attendre que le cycle recommence. L’ensoleillement conditionnait la vie, et le solstice d’été était célébré par toutes les cultures, et à toutes les époques. C’était une fête particulièrement joyeuse, qui marquait presque partout la fin de la période des fenaisons – couramment “les foins” – et le début des moissons.

Le virage que l’humanité est en train de prendre face aux aléas du dérèglement climatique nous fait reprendre contact avec la notion de manque et de pénurie, que nous avions oubliées en ayant tout à portée de main. À mon sens, l’engouement pour le néo-paganisme est une réponse aux défis que pose notre vie moderne. En nous inspirant des anciennes traditions, nous nous remettons à notre juste place dans notre environnement, et nous redevenons conscient·es des liens d’interdépendance qui sous-tendent toutes les relations du monde vivant.

Chez les Celtes

Dans le calendrier soli-lunaire anglo-saxon, Litha est le nom donné au mois à cheval sur nos actuels mois de juin, aerra litha, “qui préccède litha”, et de juillet, aefterra litha, “qui suit litha”. Le terme litha signifie “calme”, “paisible”, puis par extension, “navigable” (en rapport à la calme brise de cette période qui permet une navigation sûre).
Le terme s’est popularisé après que J.R.R. Tolkien ait désigné un festival du solstice d’été du nom de Lithe dans sa trilogie du Seigneur des Anneaux.

C’est la période où les druides célèbrent le mariage de la Terre et du Ciel. Ils récoltent la rosée et les plantes sacrées, et utilisent la lumière et l’énergie du soleil pour chasser les mauvais esprits. Pour célébrer la grande lumière et bénir les moissons, les troupeaux et les habitations, les druides allument des feux de joie en haut des collines, d’où on peut les voir à des kilomètres à la ronde. Dans ces feux solsticiaux en l’honneur du soleil mourant, on brûle du bois de chêne, arbre sacré des Celtes, ainsi que les herbes sacrées de l’année précédente. Par ces fumigations, on pense écarter les démons, la foudre, le tonnerre, les orages et les tempêtes.

Un mythe nous raconte que deux rois règnent tour à tour sur la terre, régissant ainsi la roue du temps. Le roi Chêne, qui représente l’aspect yang du temps, règne du solstice d’hiver au solstice d’été, durant la période où les jours rallongent et gagnent en luminosité. Le roi Houx, qui représente l’aspect yin du temps, règne du solstice d’été au solstice d’hiver, où l’obscurité gagne du terrain. Chaque année, aux solstices les deux rois se livrent un combat sans merci. Au solstice d’été, c’est le roi Houx qui remporte la bataille, puisqu’à partir de ce moment, même si les soirées se prolongent durant tout l’été, le soleil décline peu à peu. La même bataille se rejouera en sens inverse à Yule, au solstice d’hiver, le 21 décembre.

Ces idées, inspirées par le Rameau d’Or de Sir James Frazer, se concentrent sur le conflit binaire entre les forces de la lumière et les forces de l’obscurité, qui caractérisent un cycle qui doit se perpétuer pour que la vie se poursuive.

Si vous avez envie de vous relier à l’énergie du Roi Chêne et du Roi Houx, cliquez sur leurs noms pour télécharger un dessin à imprimer, pour le colorier, le peindre ou le broder, pourquoi pas. 😉

Chez les Grecs

Dans la mythologie grecque, le solstice d’été était réputé être le jour où le titan Prométhée donna aux êtres humains le feu du Ciel, leur permettant ainsi de créer ainsi la société civilisée.
L’année grecque commençait lors de la première nouvelle lune après le solstice d’été. On y fêtait les Panathénées, tenus en l’honneur d’Athéna, qui avait des attributs solaires. Les célébrations se tenaient pour prier la déesse d’apporter de la pluie pour les récoltes.

Chez les Romains

Durant les vestalia, les femmes mariées honoraient Vesta, déesse du foyer et de la demeure autour du 9 juin. Le solstice d’été était consacré à Junon, déesse du mariage, épouse du roi des dieux, Jupiter. Le mois de juin, nommé en son honneur, est d’ailleurs traditionnellement celui des mariages.

Chez les Chinois

En Chine ancienne, au solstice d’été coïncidait avec la saison de la récolte du blé, où il était d’usage de se livrer à des rituels de “culte de la terre” pendant cette période spéciale. Cette période étant largement associée à l’humidité et au temps de la mousson, qui comprend le tonnerre et de très fortes pluies, on pratiquait des offrandes sacrificielles, qui en brûlant emportaient les prières jusqu’aux cieux. On exprimait sa gratitude, et l’on demandait la clémence des cieux, pour assurer une bonne et fructueuse récolte.

Chez les Amérindiens

De nombreuses traditions amérindiennes célèbrent le solstice d’été. Les Hopi d’Arizona organisaient des danses où les kachinas (danseurs masqués), qui représentaient les esprits de la pluie et de la fertilité, envoyaient des messages au Grand Esprit. Les Sioux et les Natchez pratiquent des Sun Dances rituelles, dont beaucoup se maintiennent encore aujourd’hui.

Chez les Égyptiens

Dans l’Égypte antique, le solstice d’été correspond à la fin de l’année du calendrier nilotique. On y célébrait, par la naissance de Râ, le passage du petit au grand soleil. Pour conjurer les dangers de la fin de l’année avant le retour de la crue du Nil, des cérémonies d’allumage du feu nouveau étaient pratiquées, dans l’attente de la crue nouvelle.

Chez les peuples germaniques et scandinaves

Au solstice d’été, les Saxons fêtaient Thor, qui de son marteau frappait la terre du tonnerre et de la pluie dont on avait besoin pour arroser les champs. Vivant sous des latitudes très proches des pôles, où l’on passait plusieurs mois dans l’obscurité, la saison claire était un moment particulièrement joyeux pour ces peuples. Au midsommar, littéralement, le milieu de l’été, les Vikings se rencontraient pour traiter des questions légales et régler les disputes. Ce qui me semble plutôt intelligent, car c’est mieux de prendre des décisions quand on a de la clarté sur les choses. Ils célébraient l’ascension du soleil avec d’énormes feux de joie et faisaient des pèlerinages à des puits guérisseurs sacrés.
Le festival du midsommar compte encore aujourd’hui parmi les célébrations les plus répandues en Suède.

Les sites anciens

De nombreux sites anciens, comme les collines Tallaght en Irlande, les Externsteine en Allemagne, la butte Fajada au Nouveau-Mexique, le Tumulus du serpent en Ohio, les pyramides de Gizeh et les mégalithes de Nabta Playa en Égypte, ou encore les grottes d’Ajanta en Inde, comportent des caractéristiques astronomiques orientées sur le solstice. Stonehenge est le plus célèbre, et des milliers de personnes se retrouvent chaque année sur ce site, pour observer les rayons du soleil illuminant les pierres du monument mégalithique à l’aube, à midi et au coucher du soleil.

La fête de la musique

Depuis 1982, le 21 juin est devenu l’iconique fête de la musique. Nous profitons de ce jour pour festoyer dans une ambiance musicale, où l’on descend dans les rues pour écouter des musiciens professionnels et amateurs, qui partagent avec leurs concitoyens leur passion pour la musique.

C’est grâce aux “Saturnales de la Musique” de Joël Cohen, qui en 1976 a souhaité raviver les anciennes traditions festives autour des solstices, que nous avons repris de nos ancêtres, cette coutume de chanter, danser et festoyer le jour le plus long de l’année. Aujourd’hui célébrée dans 120 pays à travers le monde, la fête de la musique a notamment permis le renouveau des musiques traditionnelles, et l’explosion des musiques du monde, mais aussi le développement des chorales, l’apparition du rap, de la techno, des musiques urbaines, etc.

Les symboles de Litha

Le feu

Cadeau des cieux à nos ancêtres, le feu est un organe central de la vie quotidienne. Son utilisation quasi systématique dans les rites sacrés tient sans doute à sa nature ambivalente : source de vie et de réconfort, il détruit pourtant tout ce qu’il touche, et il ramène la lumière quand les ombres s’installent.

Depuis le fin fond des âges, pour célébrer ce jour le plus long, on allume de grands bûchers afin que toute la nuit brûle la lumière censée repousser encore un peu les ténèbres qui s’annoncent.

On délaisse ses activités pour festoyer et danser. La coutume au sein des villages, voulait que toute personne souhaitant repousser le mal et s’attirer les bonnes grâces divines, devait sauter par-dessus les flammes ou des braises encore rougeoyantes. Les jeunes mariés allumaient le feu de leur foyer depuis le grand brasier rituel, pour s’assurer chance et prospérité dans l’année.

Le charbon qui subsistait après que le feu se soit éteint était conservé pour protéger les foyers de la foudre et des incendies, et on en gardait un morceau pour allumer le feu de Yule en décembre.

Le banquet

Le Solstice d’été est aussi prétexte à l’organisation de grands banquets, où l’on remerciait la Terre de ses bienfaits, et où l’on commençait à faire des réserves dans la perspective des futurs mois plus frugaux.
Considéré par certains historiens comme une caractéristique secondaire de ces célébrations, les festins de Litha répondaient à des codes cérémoniels précis. On y servait des plats préparés en référence à la fête pour appeler à des récoltes abondantes et à des échanges fructueux avec les communautés voisines pour les mois à venir.

La dimension sociale et grégaire du partage d’un repas nous est familière, puisque, encore aujourd’hui, c’est souvent autour d’un repas que se nouent les amitiés, les pactes et les alliances. Loin d’être triviale ou caricaturale, cette facette des cérémonies anciennes est probablement l’un des constituants les plus élémentaires et atemporels. C’était aussi l’occasion de consacrer des unions et de renouveler des serments qui selon certaines normes, devaient l’être tous les ans à la même date, comme le mariage Celtique, par exemple.

Les danses

Les célébrations du Solstice d’été sont, encore aujourd’hui, proprement indissociable des danses qui les accompagnent.
Obéissant à des règles complexes, définies par avance et porteuses de sens symboliques, les danses et performances ont toutes pour objectif d’honorer la Nature, de rendre grâce à la Terre nourricière, d’invoquer la fertilité pour les cultures, le bétail et les femmes de la communauté.

Combinaisons de jeux rituels d’opposition et de séduction entre hommes et femmes, d’exploits imagés mais aussi de passages plus théâtralisés, Les danses, dont le but premier était d’attirer à soi les faveurs divines, mettaient les participants en scène. À travers une combinaison de jeux rituels d’opposition et de séduction entre hommes et femmes, d’exploits imagés et de passages plus théâtralisés, les danseurs jouaient avec les « Feux de Joie ». Gages de bons augures, de succès dans les affaires ou en amour, ces danses constituaient un rendez-vous que les jeunes générations qui entraient de plein pied dans l’âge adulte ne manquaient sous aucun prétexte.

Souvent pratiquées autour du feu rituel et sous la protection de « l’Arbre de Mai » planté quelques semaines plus tôt à Beltane, ces danses ont aussi valeur de séduction entre deux amants qui se plaisaient, et consacraient ainsi aux yeux de l’assemblée, les sentiments qui pouvaient les unir.

Les chants

L’un des aspects les plus visibles à l’heure actuelle de l’ancienne nature des fêtes du Solstice est la place du chant et de la musique, dont témoignent les nombreuses fêtes et festivals qui se tiennent durant l’été.
Utilisées pour rythmer les cérémonies, accompagner les danses ou louer les divinités, les séquences musicales ont toujours été porteuses de sens sacrés.

C’était déjà particulièrement vrai à l’époque Celtique puisque les chants entonnés au moment des fêtes devaient apporter la guérison et la résistance, tant aux malades qu’aux récoltes qui s’annonçaient. Si l’on peut rapprocher cela d’incantations visant à s’attirer les faveurs divines, le véritable « pouvoir » de la dévotion résidait dans le suivi précis des dogmes rituels, et non dans les chants sacrés. Les chants et musiques servaient en guise de mode d’emploi rythmé, sur lequel participants et fidèles s’appuyaient pour dérouler le processus cérémoniel.

Il reste aujourd’hui bien peu de traces sérieuses de la nature de ces chants. Tout au plus, nous pouvons conjecturer qu’ils devaient être particulièrement joyeux, compte tenu de la nature festive de la célébration.

Les fées

Au solstice d’été, le voile entre les mondes s’amincit, favorisant les rencontres avec le peule des fées, qui trouvent demeure au cœur des fleurs, et se délectent de nectar et de parfums. Bien que l’abondance de fleurs en fait un moment propice pour entrer en contact avec ces êtres magiques, on les voit rarement, mais il arrive parfois qu’on sente leur présence.

De nos jours, lorsqu’on pense à une fée, on la voit mignonne et minuscule, munie d’ailes de libellule ou de papillon. Mais les histoires anciennes les décrivent autrement. Les fées sont facétieuses et aiment jouer des tours pour surprendre les êtres humains. C’est d’ailleurs ce que raconte Le songe d’une nuit d’été de William Shakespeare, qui met en scène des fées malicieuses, qui provoquent pagaille et confusion durant une fête du solstice d’été.

Pour rester dans leurs bonnes grâces, on leur laisse des petites offrandes, comme des fleurs odorantes ou un tout petit peu de miel ou d’hydromel, la boisson des dieux.

Les abeilles

Associées au Soleil parce qu’elles sortent butiner principalement lorsque le temps est clair et suffisamment chaud et beau, les abeilles sont le symbole de pureté, de souveraineté de l’âme et de son élévation. “Demandez à l’abeille sage ce que le druide savait” Ce vieux dicton Écossais témoigne du rôle initiatique et liturgique que porte l’insecte mellifère depuis la nuit des temps. Pour les Celtes, les abeilles sont symbole de grande sagesse. De nature ignée, elles inoculent par leur piqûre le feu dans la chair et par leur vol, elles relient la terre au ciel, ce qui leur confère un rôle de messagère des dieux. Cette croyance faisait qu’on chassait et attrapait les abeilles pour acquérir connaissance et sagesse.

Considérées comme l’âme des morts et des initiés dans leur élévation, les abeilles étaient traitées comme des membres de la famille : on les informait de tous les événements, y compris les mariages, les naissances et les décès dans la famille. On croyait que toute offense ou parole dure pourrait affecter la production de miel, ou même conduire les abeilles à quitter leur gardien pour toujours. Le fait que des abeilles quittent leur gardien pouvait aussi présager de la mort d’un membre de la famille.

Si on leur attribue une si grande pureté, c’est sans doute parce qu’on a longtemps cru que les abeilles ne se nourrissaient que du parfum des fleurs, qu’elles étaient asexuées, naissant spontanément des entrailles de la terre ou de la décomposition d’animaux morts, et que leurs œufs provenaient du butinage des fleurs.

Ainsi, l’hydromel, dont l’ingrédient principal est le miel, est considéré comme la boisson des dieux.

Les papillons

La saison de l’été est aussi celle des papillons, qui virevoltent de fleur en fleur, s’abreuvant du nectar délicieux, et offrant aux humains émerveillés le spectacle de leurs couleurs chatoyantes. Symbole ultime de transformation, d’inspiration et de renaissance, le papillon incarne la nature cyclique de la vie et de la mort. Son existence même nous rappelle que la vie est pleine de transitions et de métamorphoses.

Les oiseaux

De même que pour les insectes, le vol des oiseaux les prédispose, de manière générale, au rôle de médiateurs entre le ciel et la terre, et aux symboles de transcendance et de liberté. Mais les hirondelles, roitelets et autres oiseaux migrateurs, qui accompagnent le mouvement ascendant du soleil, sont souvent associés aux célébrations de Litha, en symbole de joie de l’éternel retour, et de l’annonce de la résurrection.

Le cheval

Le symbolisme du cheval se manifeste fortement chez les Celtes. Pour eux, cet animal de grande puissance est considéré comme leur première divinité. Dans de nombreux mythes, les chevaux servent à tirer le char du soleil dans le ciel, apportant la lumière le matin et l’emportant avec eux le soir.

Les druides celtiques avaient un rituel dans lequel celui qui serait nommé roi dormait dans la peau d’un cheval sacrifié, recevant ainsi sa puissance, son courage, son intuition, sa grâce et sa douceur de cœur.

Les herbes magiques

Au solstice d’été, on célèbre tout ce qui pousse, mais traditionnellement, on considère aussi que c’est le jour le plus propice pour cueillir toutes les herbes qu’on utilisera pour la cuisine, pour se soigner ou pour le travail magique dans l’année à venir. D’après une ancienne maxime, “les herbes de la Saint Jean gardent leurs vertus tout l’an.” Autrefois, on appelait la cueillette de Litha “aller chercher la bonne aventure”.

L’abondance de fleurs à cette période en fait un moment propice pour la magie féerique, pour rentrer en contact avec le petit peuple. On dit notamment que les fleurs sont les berceaux des fées.

Des herbes telles que le millepertuis, le calendula, le romarin, la lavande, le basilic, la mélisse, la verveine, la menthe, la sauge, l’achillée millefeuille, et bien d’autres, peuvent être récoltées dans le cadre des rituels de Litha. Pour que les herbes restent le plus parfumées, on préférera les cueillir à l’aube, quand la rosée est encore sur les plantes.

Le soleil

La représentation la plus commune du solstice d’été est le soleil lui-même, mais on le représente aussi avec des fleurs qui lui ressemblent, des roues ou des disques, ou encore avec le feu, qui symbolise sa puissance et son énergie.

L’eau

Les sources d’eau, les cascades, ont toujours été mystérieuses. Sources de vie jaillissant des entrailles de la terre, ces zones naturelles non édifiées par l’homme font l’objet de véritables cultes depuis les origines de l’humanité. Parfois considérés comme des portails de transition entre notre monde et un autre, on allait en pèlerinage sur ces lieux où se trouvait une eau sacrée, pour recevoir guérison et bénédiction. Souvent, on ne s’y rendait qu’à des moments spéciaux, dont le solstice d’été faisait partie.

Avec l’avènement du christianisme, les sources ont été attribuées à des saints locaux, généralement sous couvert d’un miracle ayant survenu sur ces lieux sacrés.

Un mot sur les feux de la Saint Jean

L’église a d’abord cherché à interdire les feux solsticiaux et les rites païens pratiqués à cette occasion, en condamnant, plus ou moins vivement ces feux sacrilèges. Dans un de ses sermons au 7ème siècle, Saint Éloi prohibait vigoureusement les célébrations païennes du solstice d’été : “Que nul, à la fête de saint-Jean ou dans des solennités quelconques, ne célèbre les solstices et ne se livre à des danses tournantes ou sautantes, ou à des caraules, ou à des chants diaboliques.”

Les tentatives ayant été vaines, les anciens cultes païens furent finalement assimilés, et les anciens dieux sont devenus les saints de la chrétienté. Les feux du solstice sont devenus les feux de la Saint Jean, qu’on fête le 24 juin en l’honneur de Saint Jean-Baptiste, le cousin de Jésus Christ, dont on fête la nativité 6 mois plus tard à Noël, en substitution de l’ancienne fête de Yule, qui célèbre le solstice d’hiver.

Surfer sur l’énergie de Litha

L’été est bel et bien là, à Litha. Les oiseaux de la saison chaude sont de retour et nous offrent leurs ballets gracieux, les insectes virevoltent et butinent les nombreuses fleurs qui ornent les paysages d’un feu d’artifice de formes et de couleurs. On passe des soirées avec les amis autour de grillades, de citronnades et de bières bien fraîches. On profite de baignades et de promenades dans la nature, on fait des bouquets de fleurs sauvages, on chante, on danse, on rit …

À condition de n’être pas déjà épuisé·es par le rythme effréné du reste de l’année, le moment du solstice d’été est celui où nous avons le plus d’énergie. Certain·es d’entre nous se sentiront en pleine forme, alors qu’ils/elles veillent plus tard et/ou se réveillent plus tôt. En effet, la luminosité arrivant à son point culminant, nous profitons de l’énergie qu’elle nous donne. Certain·es accroissent naturellement leur activité, tandis que d’autres font les choses habituelles, en se sentant moins fatigué·es.

Je vous encourage à prendre un temps pour observer comment ce que vous avez semé pousse. Où en sont vos projets ? Se développent-ils comme vous le souhaitez ? Les avez-vous arrosés d’assez d’amour pour qu’ils prospèrent ? Célébrez les avancées que vous avez faites, qu’il s’agisse de pas de géants ou de pas de fourmis. Remerciez la nature resplendissante pour son abondance et sa générosité.

Le solstice d’été est le moment de l’année où la luminosité arrive à son point culminant, pour ensuite commencer à décroître. Même si les soirées se prolongent durant tout l’été, le soleil décline peu à peu à partir de ce moment où l’énergie Yang culmine. À nous d’être vigilant·es à ne pas nous affairer plus que de raison. Profitons des douces soirées d’été pour nous prélasser après une bonne journée de travail, et nous abreuver de cette énergie solaire dont nombre d’entre nous sommes privé·es, du fait de travailler à l’intérieur.

Cueillir des plantes médicinales

Au solstice d’été, gorgées de l’énergie du soleil, les plantes sont à leur plein potentiel. C’est pourquoi traditionnellement les druides et les magiciens cueillaient leurs herbes sacrées ce jour-là, pour bénéficier de plantes particulièrement puissantes pour leurs rituels. C’est le moment idéal pour les cueillir, puis les faire sécher et préparer des macérats, afin de profiter de leurs bienfaits toute l’année durant.

Pour faire la cueillette « à l’ancienne », il vous faudra repérer votre lieu de récolte à l’avance, car le jour J, vous devrez atteindre les plantes en marchant pieds nus, à reculons, et tout ceci à l’aube, avant que la rosée ne disparaisse. Pour cueillir, munissez-vous d’un ustensile tranchant, et propre (couteau, sécateur).

Pour récolter ces plantes dans le respect de la nature, je vous conseille de toujours prendre un temps avant de prélever ce dont vous avez besoin, pour vous connecter à l’esprit de la plante, et lui demander sa permission. Quand vous sentez que c’est ok, vous pouvez procéder au prélèvement. Et ensuite, prenez également un moment pour remercier la plante.

Dès votre retour, préparez des petits bouquets de plantes, que vous suspendrez dans un endroit sec, aéré et à l’abri de la lumière. Une fois séchées, vous pourrez stocker vos plantes dans des pots en verre, qu’il faudra penser à étiqueter avant de les ranger précieusement.

Vous pouvez aussi préparer des macérats, qui serviront pour vos soins cosmétiques, et des bâtons de fumigation utiles pour purifier votre lieu de vie.

N’hésitez pas à récolter les fruits de saison, et pourquoi pas à en déshydrater une partie, pour prolonger la gourmandise de leurs saveurs au fil des mois après la fin de saison.

Préparer une eau de druides

Surnommée l’herbe aux sorciers, la verveine est considérée comme une plante médicinale depuis l’Antiquité, et fut utilisée tant par les Celtes que les Romains et les Chinois. L’eau de druides se prépare traditionnellement avec de la verveine officinale, mais vous pouvez aussi utiliser la verveine citronnée, plus répandue de nos jours.

Contrairement aux autres plantes, la verveine se récolte au coucher du soleil le jour du solstice. On la plonge ensuite dans un récipient rempli d’eau qu’on exposera aux rayons de la lune. Pour bien faire, il faut la récupérer avant le lever du soleil.

Enlevez la verveine et laissez-la s’égoutter et sécher naturellement – elle sera elle aussi mise en bocal pour être utilisée tout au long de l’année. Si les druides employaient cette eau pour nettoyer leurs autels, vous pourrez l’utiliser pour nettoyer votre visage, vos pierres ou objets sacrés, etc.

Décorer sa maison aux couleurs de Litha

Le blanc, le jaune, l’or et le rouge sont quatre couleurs emblématiques de Litha. Selon ce qui vous parle, vous pourrez chiner quelques objets de seconde main, réaliser des choses vous-même, ou bien encore aller récolter des choses dans la nature pour décorer votre espace de vie avec des objets évoquant la lumière éclatante du soleil. Pensez à proposer ces activités à vos enfants, je suis sûre qu’ils se prendront au jeu.
Par exemple, vous pouvez réaliser un bouquet ou un centre de table avec des fleurs de tanaisie, du millepertuis, des fleurs de séneçon, des roses rouges, et de l’achillée millefeuille, quelques rameaux de chêne, et y planter un pic, surplombé d’un soleil. Vous pouvez également y mettre des fruits, des papillons en origami, des perles translucides, qui laissent passer la lumière du soleil, des sequins qui la reflètent, etc. Sans oublier les bougies, symboles du feu de l’été.

Pour le jour J, vous pouvez porter une tenue aux couleurs lumineuses et solaires : le blanc, le jaune, l’or, mais aussi le rouge ou le orange qui symboliseront le rayonnement de la lumière à son maximum. Et pourquoi pas du vert, en symbole de la nature pleine de vie, ou encore de bleu éclatant, à l’image du ciel bleu d’été.

Pour les personnes qui veulent mettre encore plus de sens dans leur décoration, voici une liste non exhaustive des symboliques associées à la période de Litha :

les couleurs

Blanc : pureté, innocence, clarté, vérité, calme, paix, protection, silence
Jaune : lumière, joie, vitalité, créativité, communication, soleil, intelligence, lucidité
Or : énergie, force, prospérité, potentiel, réussite, sagesse, clarté, accomplissement, soleil
Orange : adaptabilité, rebond, optimisme, réussite, créativité, dynamisme
Rouge : amour, courage, énergie, optimisme, créativité, désir, force, feu, volonté
Vert : abondance, croissance, fertilité, sérénité, nouveaux commencements, prospérité

les végétaux

Achilée Millefeuille : amour, guérison, protection,
Armoise : nettoyage, purification, sens du pardon, résilience, clairvoyance, rêves
Basilic : clarté, amour, prospérité, protection, force, réussite
Bruyère : conscience, croissance, générosité, protection
Calendula : guérison, chasse les soucis, paix, protection
Camomille : calme, communication, détermination, harmonie, prospérité, purification
Cannelle : courage, purification, renouveau, force, prospérité
Chêne : force, protection, vie, noblesse de cœur
Digitale : énergie des fées, guérison, protection
Gui : fertilité, guérison, amour, protection, force
Laurier : victoire, protection, liens, magie des rêves
Lavande : amour, guérison, paix, purification, sommeil
Marguerite : amour, chance, présages, mémoire
Millepertuis : bonheur, force, guérison, protection
Noisetier : chance, fertilité, protection
Reine-des-prés : amour, harmonie, paix
Romarin : amour mémoire, protection, purification, sagesse
Rose : amour, attraction, paix, protection
Sauge : sagesse, protection, purification, guérison
Sorbier : fertilité, sens du pardon, inspiration, enchantement
Sureau : bénédictions, énergie des fées, guérison, paix
Verveine : guérison, magie, pouvoir, protection, purification

NB : il va de soi que si ces éléments ont une autre signification pour vous, c’est votre symbolique personnelle qui prime ! La force d’un symbole réside dans le sens qu’on lui donne. N’accordez d’importance qu’à ce qui a du sens pour vous.

Fabriquer un attrape-soleil

La fabrication d’un attrape-soleil peut être réalisée en famille, à l’aide de toutes sortes de matériaux qui laissent passer la lumière ou qui la reflètent. Par exemple, vous pouvez utiliser de vieux CD, que vous pouvez découper pour obtenir des formes originales, des cristaux de différentes couleurs, des perles, des sequins, des petits miroirs, des billes… L’idée est de créer un objet que vous pourrez accrocher à une fenêtre. En recevant les rayons du soleil, l’attrape-soleil créera des jeux de lumière dans votre pièce.
Cette particularité fait de l’attrape-soleil un outil de Feng Shui très usité, car il permet d’équilibrer une zone sombre, dont les plus petits recoins pourront recevoir l’énergie du soleil grâce aux cristaux qui dispersent ses rayons dans la pièce.
Laissez libre cours à votre imagination, un attrape-soleil peut adopter de nombreuses formes, allant de tailles
miniatures à des dimensions importantes.
On peut aussi l’associer à un carillon, qui tintera sa douce mélodie à vos oreilles, tandis que la lumière offrira sa danse sur les murs et le sol pour le plaisir des yeux.

Cuisiner au soleil et/ou au feu

En plus d’être écologique, la cuisson au four solaire est délicieuse ! Pourquoi ne pas vous lancer un nouveau défi, et cuisiner de bons petits plats pour le festin de Litha, grâce à la lumière du soleil.

Si vous ne disposez pas de four solaire, il vous reste l’option du barbecue, qui officiera à merveille pour la préparation de votre repas cuisiné à la braise. Pensez aux marinades avec des herbes magiques comme du thym, du romarin ou de la sarriette, qui relèveront le goût de vos préparations.

Manger des fruits gorgés de soleil

L’été est la saison des fruits en tous genres. Profitez-en pour préparer une salade de fruits du soleil. Vous pouvez vous amuser à réaliser une salade “monochrome”, avec des fruits rouges ou encore un mélange de pêches, d’abricots et de melon, ou encore jouer avec les contrastes, et réaliser une salade arc-en-ciel, avec des myrtilles, des fraises, des kiwis, des pêches blanches, des abricots, et des morceaux d’ananas.

Sans oublier d’agrémenter le tout d’une bonne citronnade maison, préparée avec des rondelles de citron, qui rappellent la couleur et la rondeur du soleil.

J’aime aussi préparer des petits plats (et surtout des gourmandises) avec les arômes délicieux des plantes sauvages, comme le tiramisu sureau-fraises, le clafoutis aux abricots lavande et fleur d’oranger, ou encore le clafoutis de courgettes thym-basilic…

Je serai curieuse de lire en commentaire ce que vous aurez réalisé. 😉

Joyeuses fêtes de Litha !
☀️💐🌹✨

Sources
· Blake, D. (2017). Litha. Éditions Danaé
· Blackwood, O. & Raé, A. (2020). Perpétuel Almanach des Sorcières. Éditions Contre-Dires

· https://fr.wiktionary.org/wiki/solstice
· https://fr.wikipedia.org/wiki/Solstice
· https://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%AAte_de_la_Saint-Jean
· https://idoc.pub/documents/origines-paennes-des-fetes-catholiques-dvlr9j061plz
· http://www.editions-adelring.com/mythologie-et-symbolisme/les-fetes-du-solstice-dete-selon-lhistoire-europeenne/
· https://dictionnairedessymboles.com/article-symbolisme-abeille-38070040.html
· https://www1.doggocorner.com/fr/le-symbolisme-de-labeille/

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